Ahhh ca y est, le week end est passé et la surprise promise par notre ôte Dmitry, qui est je le rappelle la personne qui nous a gratieusement offert le gite et le couvert dans la très belle citée de Moscou; la surprise donc était au delà de ce qu'on pouvait imaginer. Il est 1h du matin nous rentrons de notre soirée moscovite, ou discussions constructives et découvertes de divers brevages, etaient de mise. La journée fut arrassante et les derniers km de marche après une balade de presque 12h dans la capitale aux églises bulbées, sont durs. Du bonheur pour les yeux pour la tête, moins pour les pieds... Il est 1h et Moscou nous a donc rassasiés !

La nuit sera de courte durée car au réveil notre jeune Dmitry, papa d'une jolie petite Lisa et mari d'une souriante Sonia nous invite a passer le wkd aux Empty Hills. Les empty hills, sur le papier c'est un festival ethnique ou musiques du monde se mélangent avec nature profonde. Le festival se deroule sur un terrain secret que seuls quelques initiés connaissent et ce, a seulement 300 km au sud ouest de Moscou. Il faut comprendre que 300km en Russie.. Ce n'est pas 300km en France, en Europe... 300km, c'est 6h de voiture, sans compter les bouchons ;D. Bref on a vaguement hesité mais l'occasion de pouvoir vivre quelque chose d'unique avec notre compere etait beaucoup trop forte. Il est 11h on decolle.

 

Julien au volant de notre voiture et de son barda fièrement ficelé sur le toit, suit correctement a un bon 70km/h, la voiture de Dmitry de sa famille et d'une amie...sûrement une camionneuse... pour la parenthese... Les km défilent avec lenteur, la périphérie de Moscou et son trafic etant un veritable calvaire. Nous arrivons apres quelques heures de route, dans la campagne tres profonde . Horizon sans fin et nature verdoyante sont au rendez-vous. Des maisons en bois aux volets colorés souvent entourées d'un petit jardinet en friche bordent une route en bien mauvais état. Derrière elles, des champs cultivés, ou non, mais aussi des forets a perte de vue. Un visage de la Russie reposant par son immensité. La chaleur du soleil qui tape sur nos pieds posés nonchalement a la fenêtre de la voiture est un véritable moment de bonheur. Il est bientôt 20h...

Et après un enchainement de carrefours improbables au milieu de nulle part, nous arrivons sur le chemin de la délivrance. La route est affreusement défoncée, et on suit avec peine la voiture de Dimitry. De nombreuses voitures chargées a bloc de bagages de bidons et de Russes nous doublent a fond la caisse... Costaudes les Ladas. Derniers virages avant d'apercevoir une interminable file de voitures. On nous promettait 5000 participants, un commercant nous annonce 11000, ce sera en fait 20000 bout-en-trains qui se seront passés le message...

Le festival est composé de plusieurs scenes aux thématiques ethniques différentes, ces scenes sont entourees de champs et de petits bois au milieu desquels poussent des milliers de tentes. Le tout est traversé en lacet par un joli ruisseau. Fleurs et colibris, peace et liberté, percussions, danses et rencontres sont les maîtres mots de ce lieu d'échange au franc goût de woodstock.

Visions idyliques autant qu'etranges nous gâteront durant ces trois jours de fête champêtre. Concerts de rock russe ou le cuir des rockeurs se mélange a la flute traversière, ska russe ou une grand mère de 80 ans chantent entourée de jeunes et de moins jeunes musiciens, danses de sublimes nymphes à la poitrine aussi généreuse que complètement offerte...

Bien sur cantines monstrueuses, sans oublier la douche matinale au milieu de cette riviere enjambée par des ponts de bois, bordée de grand arbres, ou les ragondins nagent avec des muses entierement nues... Enchainement de concerts, de discussions et de grillades au bord du feu...

 

Pour la parenthese, notre présence quelques peu incongrue au festival -seuls français dans la place !-, a suscité la curiosité d'une chaîne de télé nationale, qui nous a pour l'occasion interviewés !!! Bref, grandiose l'image de ces communautés de russes, qui le temps d'un wkd oublient les tracas de leur vie de citadin, de trafics infernaux et de pressions quotidiennes, pour se perdre dans un méandre de fumées et de campements de fortune ou il est bon de "laisser son esprit ressentir les battements de la terre ..." (dixit Ivan)... On ne remerciera jamais assez Dmitry pour nous avoir fait decouvrir ce petit festoche, ainsi que ses amis.

Retour a la réalité, les journées sont humides. Et il est temps pour nous d'avancer en direction de l'Est pour se rapprocher de notre prochaine grosse étape qu'est le Kazakstan. Entre temps nous allons profiter des richesses des regions que nous traversons. L'etape suivante fut Ninji Novgorod, troisieme ville Russe, au parfum Sovietique. Autrefois fermée au tourisme, elle réouvre ses portes et nous offre l'opportunite de visiter ses rues pietonnes et de voir apparaitre depuis les murailles de son kremlin (vieille ville fortifiee) la mythique Volga.

Nous sommes desormais sur la route de Kazan, capitale du Tatarstan au pied de l'oural.

 

Anecdote du jour: Dmitry nous apprend que la gentille petite vieille qui nous a offert le cafe n'etait en fait qu'un agent secret du FSB a la retraite. Ce qui explique pourquoi elle avait appris par coeur notre plaque d'immatriculation.

Pour votre plaisir voici quleques enregistrements audios (chant russe d'un jeune homme rencontre a saint pet' et commentaires).

http://eatelelfe.free.fr/JeanBabar/Rad1/
http://eatelelfe.free.fr/JeanBabar/Rad2/
http://eatelelfe.free.fr/JeanBabar/Rad3/
http://eatelelfe.free.fr/JeanBabar/Rad4/

Merci a la merveilleuse Eate pour le coup de main.

Pour que personne ne s'inquiete, sachez que nous sommes au courant de la situation au Kirghizistan, ou nous ne sommes plus sur d'aller (par les voies legales...).